Bouquet d’avis #8 : Blackrun – Alex Barclay / Les fils de la poussière (Erlendur, 1) – Arnaldur Indridason

Un petit billet groupé, pour vous parler de ces deux romans policiers lus cet été : un irlandais, un islandais.

Blackrun (Ren Bryce, 2) – Alex Barclay

Time of death, 2010. Traduit par Jean-Pascal Bernard. Éditions Michel Lafon, 2010 ; réédité en poche chez J’ai Lu, 2011 ; 384 p.

★★★★★★★☆☆☆

Mon avis :

C’est avec grand plaisir que j’ai retrouvé, dans ce roman de l’irlandaise Alex Barclay, Ren Bryce, la brillante et écorchée enquêtrice du FBI. Il y a quatorze ans, Ren a été infiltrée chez l’impitoyable cheffe de gang Domenica Val Pando, sous le nom de Remy Torres. C’est à la fin de cette mission qu’elle fut diagnostiquée bipolaire. La psychiatre qui la suit depuis de nombreuses années lui a permis de réussir à mieux gérer ses troubles. Mais dans Blackrun, tout part en vrilles pour Ren : son enquête sur un viol commis dans une demeure cossue non loin de la frontière mexicaine piétine, sa psychiatre disparaît, et de sombres accusations surgissent contre son frère Beau, qui s’est suicidé il y a de nombreuses années.

Il y aurait certainement à redire au niveau de l’intrigue – beaucoup de bruit pour rien, peut-être –, mais j’y ai pour ma part largement trouvé mon compte. Le roman est immersif et se lit sur les chapeaux de roue, le rythme est soutenu, et j’ai été très bon public concernant de nombreux rebondissements que je n’avais pas vus venir. Surtout, la personnalité de Ren est toujours aussi complexe et attachante – et elle est vraiment drôle dans ses commentaires intérieurs. Je vous renvoie à mon billet sur le premier tome, Froid comme le sang.

Blackrun a été une excellente lecture de plage !

*

• Les fils de la poussière (une enquête d’Erlendur, 1) – Arnaldur Indridason

Synir duftsins, 1997. Traduit de l’Islandais par Éric Boury. Éditions Métailié, 2018 ; réédité en poche chez Points policier, 2018 ; 353 p.

★★★★★★★☆☆☆

Mon avis :

J’ai commencé à lire Arnaldur Indridason il y a seulement deux ans – cent cinquante ans après tout le monde comme je le disais, haha. Tant qu’à faire, j’avais attaqué par les enquêtes d’Erlendur, la première, La cité des jarres, puis la seconde pas longtemps derrière, La femme en vert. Sauf que bien sûr, depuis, j’ai appris que les deux réelles premières enquêtes ont été traduites en français il y a peu, vingt ans après leur publication originale : Les fils de la poussière, dont je vous parle aujourd’hui, et Les roses de la nuit, que je lirai certainement bientôt aussi.

Verdict : ce n’est pas plus mal d’avoir commencé par La cité des jarres, mon préféré sur les trois lus pour le moment. Dans Les fils de la poussière, nous découvrons un Erlendur plus fruste et moins sympathique que dans les suivants. Le roman est moins bien écrit, aussi. Il se lit néanmoins vite et bien et les grands thèmes qui semblent chers à Arnaldur Indridason (je dis « semblent » car je débute dans son œuvre) sont bien présents : il nous sort sans ménagement de la carte postale et pointe différents travers de la société islandaise, ici particulièrement les « classes de cancres » qui étaient surtout une mise au ban des familles les plus pauvres. Indridason fait déjà preuve dans Les fils de la poussière d’une grande empathie pour les laissés pour compte.

Au début du roman, deux drames surviennent simultanément : Daniel, un schizophrène interné en hôpital psychiatrique depuis l’adolescence, se défenestre devant son frère Palmi. Un vieil instituteur meurt assassiné, brûlé vif avec sa maison. Et nous faisons la connaissance de l’inspecteur Erlendur Sveinsson, chargé de l’enquête avec son équipe, dont Sigurdur Oli et Elinborg – les deux bras droits d’Erlendur dans les romans suivants. Rumeurs de pédophilie, soupçons sur la composition de gélules de foie de morue distribuées aux enfants dans les années 60 dans les écoles, la fin du roman est plutôt tirée par les cheveux, mais comme je le disais, il se lit bien.

« […] vers midi, le jour commençait enfin à se lever. Pour autant qu’on puisse qualifier cette pénombre de jour. Les ténèbres hivernales reposaient sur la ville comme une épaisse toile grise. »

  19 comments for “Bouquet d’avis #8 : Blackrun – Alex Barclay / Les fils de la poussière (Erlendur, 1) – Arnaldur Indridason

  1. 13 août 2021 à 16 h 29 min

    Ta belle chronique sur Arnaldur Indridason me donne envie de découvrir cet auteur. Merci Hélène, Bise bretonne.

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  2. 13 août 2021 à 16 h 51 min

    Beau bouquet!
    Et dire que j’ai tout lu d’Indridason, grande fan d’Erlendur. J’ai arrêté lorsqu’il a commencé sa série historique, délaissant Erlendur. Je n’y suis jamais revenue…

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    • 13 août 2021 à 17 h 03 min

      Je peux aisément te comprendre, Erlendur n’est pas remplaçable, non mais. J’ai de la chance, il m’en reste encore des tas à découvrir !

      Je pense toutefois essayer également le premier tome de sa trilogie, Passage des ombres ou quelque chose comme ça.

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  3. 14 août 2021 à 13 h 23 min

    On dirait que tu as moins aimé ce Alex Barklay que « Froid comme le sang »…. j’en choisirai un autre alors

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  4. 14 août 2021 à 15 h 18 min

    j’aime beaucoup Indridason, j’ai lu presque toutes les enquêtes d’Erlendur son côté taciturne taiseux sa vie fracassée me plaisent et son équipe aussi…

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    • 15 août 2021 à 14 h 16 min

      Je te rejoins complètement, je me suis attachée de suite à Erlendur et son équipe ♥

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      • 16 août 2021 à 14 h 11 min

        je l’ai découvert avec « La dame en vert » et plus lâché parla suite, je les achète au fur et à mesure de leurs sorties en poche(je commence à avoir un rayon Indridason dans ma bibliothèque je découvre aussi son nouveau flic …

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  5. 14 août 2021 à 16 h 17 min

    J’aime beaucoup Indridason et bien sûr Erlendur..
    Merci Hélène, bonne soirée 🙏

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    • 15 août 2021 à 14 h 18 min

      Il fait l’unanimité et c’est plus que mérité 🙂 L’avantage de ne l’avoir découvert que récemment, c’est qu’il m’en reste tout un tas à découvrir ! Merci Eveline, bonne fin de weekend à toi, bises ♥

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  6. 27 août 2021 à 10 h 28 min

    Tu as visiblement préféré le premier ! 😉

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