Bouquet d’avis #6 : Vox – Christina Dalcher ; Corsets et complots (Le pensionnat de Melle Geraldine, tome 2) – Gail Carriger ; Lettres écarlates (Meg Corbyn, tome 1) – Anne Bishop

Un petit billet regroupant trois chroniques déjà publiées sur Babelio : si on veut faire de la catégorisation, je dirais qu’il s’agit d’une dystopie ratée, un sympathique roman jeune adulte steampunk et un excellent entre deux bit-lit/dark fantasy.

Vox – Christina Dalcher

Vox, 2018. Traduit de l’anglais (États-Unis) par Michael Bellano. NiL Éditions, 2019 ; 432 p.

Mon avis :

Vox surfe sur l’engouement (tellement mérité !) pour La servante écarlate de Margaret Atwood. Pourquoi pas. Cette histoire de bracelet limitant toutes les femmes à cent mots par jour avait un gros potentiel, et j’ai plongé dans ce roman avec une curiosité enthousiaste… Qui pour tout dire, hum, n’a pas fait long feu. Des personnages caricaturaux et sans profondeur, une intrigue bancale, très vite on ne croit plus à la dystopie féministe. Quant au style, il est inexistant. Vox est un beau coup marketing et une grosse déception

★★★★☆☆☆☆☆☆

Corsets et complots (Le pensionnat de Melle Geraldine, tome 2) – Gail Carriger

Curtsies & conspiracies, 2013. Traduit par Sylvie Denis. Calmann-Levy, Orbit, 2014 ; 368 p.

Mon avis :

« Je préfère être loyale plutôt qu’avoir raison. »

Steampunk et littérature jeune adulte. Dans ce tome 2 du Pensionnat de Melle Geraldine, on retrouve Sophronia et ses compagnes Dimity, Sidheag et Agatha – ainsi que Bumbersnoot, l’adorable mechanimal -, Savon, le jeune soutier débrouillard, Vieve Lefoux, la gamine surdouée, et tous les professeurs du tome précédent, Braithwope, vampire à la moustache rebelle, le Capitaine Niall, loup-garou toujours dignement chapeauté. On y suit quelques cours, on se prépare pour un bal, mais surtout et encore, on espionne ! Et entre une histoire de valve de guidage et de courant éthérique, un déplacement mystérieux de l’école à Londres, une possible tentative d’enlèvement impliquant des vampires, des vinaigriers, voire même des pirates de haut vol, une machination contre un professeur… il y a du boulot !

Toujours beaucoup d’humour so british savoureux (les anglais savent aussi tellement y faire avec les prénoms, j’adore, cette fois-ci c’est « Furnival » qui remporte le pompon), de l’action et des rebondissements, Corsets et complots est une lecture tout à fait distrayante ; mais j’ai trouvé l’intrigue trop survolée et le style un peu léger. A contre-courant il me semble, j’ai donc préféré le premier tome (voir ma chronique), où l’attrait pour le monde original inventé par Gail Carriger et la découverte de cette école d’espionnage pour jeunes dames de « qua-li-teille » dans un dirigeable m’avait bien emballée. Je pense à l’avenir plutôt continuer le Protectorat de l’ombrelle que cette série-ci.

« Le silence qui accueillit cette remarque tremblotait pour ainsi dire d’excitation, comme un plat en gelée. »

★★★★★★☆☆☆☆

La chronique du tome 1 se trouve sur le blog [par ici]

Lettres écarlates (Meg Corbyn, tome 1) – Anne Bishop

Written in red, 2013. Traduit de l’anglais (États-Unis) par Sophie Barthélémy. Éditions Milady, 2014, 504 p. ; réédité en poche chez Milady, 2014

Mon avis :

Il y a deux ans, par là, j’ai lu les cinq tomes de la série Meg Corbyn d’Anne Bishop. Un univers original (catégorisé pour sa traduction française en Bit-Lit, son auteure en parle quant à elle sur son site comme de la dark-fantasy… on va dire que c’est entre les deux), une héroïne attachante, un monde intéressant et plein de vilaines créatures extras. Une histoire où les méchants sont des humains intolérants mais propres sur eux et les gentils une culture non-humaine qui a tendance à dévorer ses interlocuteurs, ça avait plutôt tout pour me plaire, faut dire. Verdict, j’ai adoré le premier tome, vraiment bien aimé les trois suivants dans l’ensemble, et trouvé le cinquième piteux haha, ses 480 pages auraient pu tenir en 120 tellement il ne s’y passe pas grand-chose. Mais bon.

Ce premier tome, Lettres écarlates, est un page-turner efficace, que j’ai dévoré à un moment où mes neurones avaient besoin de souffler. La quatrième de couverture ne rend pas vraiment justice au roman mais pose certains enjeux : « Meg Corbyn est une Cassandra Sangue, une prophétesse du sang, capable de prédire l’avenir lorsqu’elle s’incise la peau. Une malédiction qui lui a valu d’être traitée comme de la viande par des hommes sans scrupules prêts à la taillader pour s’enrichir. Mais aussi un don qui lui a permis de s’échapper et l’incite à chercher refuge chez les Autres. Là où les lois humaines ne s’appliquent pas. Même si elle sait, grâce à cette vision, que Simon Wolfgard causera également sa perte. Car si le chef des loups est d’abord intrigué par cette humaine intrépide, peu de choses la séparent d’une simple proie à ses yeux. ».

Il y a de cela longtemps, la guerre a fait rage sur Thaisia entre les deux espèces de prédateurs dominants créés par Namid : les humains et les Autres, des créatures antérieures, métamorphes, surnaturelles, différentes. Un compromis fut finalement trouvé pour garantir la survie des espèces : le monde appartient aux Autres, mais ils laissent les humains plus ou moins l’oublier dans certaines enclaves où ils ont le droit de vivre comme bon leur semble. Enfin « plus ou moins » comme bon leur semble, car dans chaque enclave humaine, un Enclos de Terra Indigene est implanté ; mieux vaut tenir l’ennemi à l’oeil. Quand Meg Corbyn demande asile et protection à l’Enclos de Lakeside, dirigé par des Loups (ces Autres ayant l’apparence de loups sous leur forme Terra Indigene), le monde va changer.

Un monde bien travaillé et une héroïne attachante qui se trouve désignée et mise en valeur par le regard des Autres. Pour les amateurs du genre, c’est à découvrir.

★★★★★★★★★☆

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