Étés anglais (Les Cazalet, tome 1) – Elizabeth Jane Howard

The light years. The Cazalet chronicles. Vol. 1, 1990. Traduit de l’Anglais par Anouk Neuhoff. Éditions la Table Ronde, coll. Quai Voltaire, mars 2020 ; 557 p.

Mon avis :

J’ai découvert Elizabeth Jane Howard l’an dernier avec Une saison à Hydra. Je m’étais laissée emporter dans ce roman avec bonheur et une rare jubilation. La densité des personnages, l’intelligence de l’oeuvre, l’écriture d’une rare qualité, tout m’avait ravie. Alors bien sûr, je me suis plongée dans Étés anglais, le premier tome de son œuvre majeure, Les Cazalet, avec joie.

Étés anglais est une fresque de famille ambitieuse et minutieuse, qui s’ouvre en 1937. La traduction est d’une rare qualité. On y rencontre les trois frères Cazalet, le séduisant Edward, Hugh revenu blessé de la première guerre mondiale et Rupert le peintre, leurs épouses et leurs enfants, les parents, Le Brig et La Duche, leurs domestiques et même la famille élargie. Pour l’été, ils se retrouvent tous à Home Place, le manoir de campagne. Elizabeth Jane Howard pose tour à tour chacun des personnages avec empathie et une grande finesse. Charme, élégance, classes sociales, elle nous offre la peinture d’une époque, voire même une radiographie de toute la société anglaise, alors que la possibilité d’un nouveau conflit mondial germe à mesure dans les consciences. Elizabeth Jane Howard a tellement de talent pour raconter les gens ! Elle dépeint admirablement les caractères, avec nuance, empathie, un humour et une ironie omniprésentes. C’est simple, je pense à eux tous maintenant comme s’ils existaient en vrai. Certains incroyablement attachants, d’autres dont on s’attache finalement aux failles, d’autres encore que l’on en vient à mépriser. Tous les personnages sans exception, de la grande bourgeoise à la femme de chambre, de l’enfant nouveau-né au patriarche vieillissant, prennent à mesure corps, âme et vie dans leur quotidien, leurs trahisons, leurs faiblesses et leurs passions. Elizabeth Jane Howard esquisse avec art toutes les nuances de la vie ; avec parfois aussi quelques touches bien plus sombres. Elle décrit avec acuité la condition déplorable des femmes, même celles dont la vie matérielle est privilégiée. Pas d’accès aux études pour les filles, le devoir d’abandonner sa carrière dès que l’on se marie, la maternité imposée sinon subie ; mais aussi d’une manière plus large, le rôle dévolu à chacun par la société et l’hypocrisie des relations dans la société anglaise, même les plus affectueuses.

Ce début de saga a paru il y a un mois tout juste aux éditions La Table Ronde, lisez-le ! – ainsi qu’Une saison à Hydra ! Au départ je ne voulais publier ma chronique que lorsque nous serions sortis de confinement – en plus ma plume est devenue complètement inerte… mais vu que l’on ne sait plus de quoi les semaines à venir seront faites, pourquoi différer son plaisir ? Vous pouvez toujours foncer sur le site internet de votre librairie préférée pour vous les procurer en format numérique. Et pour ce qui est de ma plume, à défaut d’une chronique bien tournée, je pense au moins – en tous cas je l’espère – y avoir fait passer mon enthousiasme.

… Ah, et pour info, le tome 2 des Cazalet est prévu pour octobre : la trop bonne nouvelle.

Bonnes lectures, portez-vous bien.

  16 comments for “Étés anglais (Les Cazalet, tome 1) – Elizabeth Jane Howard

  1. Mimi
    12 avril 2020 à 17 h 08 min

    Il sera l’une de mes prochaines lectures et je suis contente de lire ton enthousiasme.
    Pour info., ma libraire m’a parlé d’une quadrilogie pour cette saga …

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    • 12 avril 2020 à 17 h 12 min

      Oh chic ! Tu vas te régaler.
      Je crois même qu’il y a cinq romans ! Le bonheur 😀

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  2. 12 avril 2020 à 17 h 10 min

    C’est une excellente idée ce livre en ce moment. Merci Hélène 💖

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  3. 12 avril 2020 à 17 h 52 min

    La couverture est chouette, ça donne envie d’attendre le « papier » ! Merci pour ce billet !

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    • 12 avril 2020 à 18 h 02 min

      Oui, ce livre est un plaisir à lire, il pèse joliment lourd et les Quai Voltaire sont toujours de beaux objets livres, celui-ci ne déroge pas à la règle, le papier est de très belle qualité. Je plussoies aussi pour la couverture, elle est 😍
      Le bonheur est aussi dans l’attente !

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  4. 12 avril 2020 à 23 h 11 min

    J’adore les sagas familiales et ne t’inquiète pas, ton enthousiasme passe très (trop) bien dans ta chronique. C’est noté!

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    • 13 avril 2020 à 9 h 23 min

      Oh merci tu me rassures ♥ Si tu es friande de sagas familiales, ce roman est clairement fait pour toi ! A bientôt 🙂

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  5. 14 avril 2020 à 10 h 40 min

    Il m’attend ! Je suis à fond dans « Downton Abbey » ces temps-ci et je soupçonne une ambiance de ce genre dans ce roman …. Hâte de le commencer ! Je découvre ton blog, que je rajoute à mes favoris (hop !). Je viens de lire Nuala O’Faolain, et j’aime beaucoup les auteurs irlandais (Niall Williams, Claire Keegan, …)

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    • 17 avril 2020 à 15 h 45 min

      Bienvenue !!! Ravie de te retrouver par ici ♥ J’adore Niall William ! Quatre Lettres d’amour, lu trois fois et toujours un coup de coeur. Je suis aussi dans un Nuala O’Faolian, mais « Ce regard en arrière », cette fois-ci, un recueil de ses textes journalistiques.
      Bonnes lectures et à bientôt 😀

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      • 18 avril 2020 à 12 h 08 min

        « Quatre lettres d’amour » est un de mes romans préférés ! J’ai la vieille édition (1998 ?). je n’ai pas compris pourquoi tout à coup il est ressorti il y a quelques mois comme si c’était une nouveauté (mais tant mieux !). Il est sublime. J’adore aussi Maggie O’Farrell 😉

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      • 20 avril 2020 à 14 h 06 min

        Comme toi je l’ai lu à sa première parution en 1998 oui je pense. Ça m’a fait très plaisir de le voir réédité récemment, en plus avec une sortie poche à la clef 🤗

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