Autumn, 2016. Traduit de l’anglais par Laetitia Devaux. Éditions Grasset, septembre 2019
Ma chronique (Rentrée automne, 9) :
Comment dit-on, quand c’est juste une évidence ? Ce roman m’attendait. Pendant sa lecture, j’ai eu l’impression étonnante de retrouver un ami cher pas revu depuis longtemps… la certitude intime, absolue, délicieuse et inspirante d’être en phase.
Automne est un texte lumineux, profond. Je n’ai pas toujours compris où l’écossaise Ali Smith voulait en venir, mais qu’importe. Peut-être le découvrira-t-on plus tard dans son œuvre – ce roman est le premier des quatre saisons – ou pas.
Au lendemain du Brexit, Elisabeth a trente-deux ans, elle est professeure d’histoire de l’art et rend très souvent visite à un ancien voisin en maison de retraite : Daniel Gluck, qui fut très présent dans son enfance.
Ce livre est spécial. Onirique, presque un conte, et pourtant très ancré dans le monde d’aujourd’hui. On se balade dans les rêves d’un vieil homme, dans les souvenirs d’une jeune femme, tout en découvrant la gueule de bois de l’Angleterre post-Brexit ou certaines tracasseries administratives absurdes et hilarantes.
On découvre les collages de Pauline Boty, une artiste anglaise de Pop’art. Boucle d’or devient « une vandale malpolie mal élevée et méchante fille qui s’introduit chez [les ours] sans y être invitée. Elle casse tout, elle dévore leurs provisions. Elle tague son nom à la bombe sur les murs de leur chambre. ». On découvre l’histoire édifiante d’un homme armé et d’un autre déguisé en arbre : « Je suis pacifique, dit l’homme armé. Je ne veux pas d’ennuis. C’est pour ça que j’ai une arme. Je n’ai rien contre les gens comme toi ». On parle de la différence entre l’image et la vie, de la vérité, des histoires et du monde. De son évolution, de ses dérives. Mais Automne est, avant tout, une formidable histoire d’amitié.
Des dialogues. Du rythme. De l’esprit. Une construction d’une rare maîtrise. Une prose enchantée et une traduction splendide… Automne est un de mes romans préférés de l’année. Sans doute même de plus longtemps encore ! Un conseil ? Laissez-vous porter…
« La langue, c’est comme des coquelicots. Il suffit de retourner la terre, et des mots en sommeil surgissent, tout rouges, tout neufs. Ils éclosent. Puis leurs péricarpes s’agitent, et les graines tombent. Et de nouveaux mots poussent. »
J’attends les prochaines saisons avec impatience
J’aimeAimé par 1 personne
Moi aussi !!!!! 😍
J’aimeJ’aime
Merci Hélène 🙏
Ce livre me plaira certainement 🎀🤩
J’aimeAimé par 1 personne
Je t’en prie Eveline, et oui, il devrait te plaire ! 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Ce roman est un peu un collage aussi, comme ceux de Pauline Boty… ton conseil est tout à fait bon : il faut se laisser porter. (je n’ai pas écrit de billet, mais j’ai aimé !) 😉
J’aimeAimé par 1 personne
Bien vu pour le collage, c’est tout à fait ça ! Heureuse que tu aies aimé 🤗
J’aimeAimé par 1 personne
je l’ai bien aimé aussi, l’écriture est belle et j’attends la suite aussi 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Je l’avais repéré avant sa sortie, mais j’ai mis un peu de temps à le lire car je ne pensais pas accrocher tant que ça finalement. Grosse erreur ! 😀 Vivement la suite 🤗
J’aimeAimé par 1 personne
Wow! Il t’a fait un sacré effet, dis donc! Comme toi, j’ignore où Ali Smith voulait en venir, mais qu’importe. Ils sont rares, les romans, qui ne demandent qu’à bercer leur lecteur.
Vivement la prochaine saison!
J’aimeAimé par 1 personne
Oui, t’as vu l’effet ! Vivement la prochaine effectivement 😀
J’aimeJ’aime