Éditions Au Diable Vauvert, août 2019 ; 400 p.
Ma chronique (Rentrée automne 2019, 4) :
Feel Good est un roman incisif, original, cocasse, poignant. Je l’ai trouvé extraordinaire. Un livre dans un livre, d’où le titre en partie décalé, mais pas tant que cela finalement, car cette lecture m’a vraiment donné la pêche et le sourire. Pour tout dire, j’ai eu un très gros coup de coeur pour ce roman – le premier que je lis – du belge Thomas Gunzig.
Feel Good est une satire sociale, qui fait souvent rire et encore plus grincer des dents. Il raconte la vie de deux galériens du quotidien, qui ne ménagent ni effort ni peine, et pourtant la misère et les désillusions soufflent de plus en plus violemment leurs haleines fétides sur leurs vies.
Alice, la quarantecinquaine, est mère célibataire. Quand la boutique de chaussures où elle travaillait a fermé ses portes, la dégringolade financière a commencé. Tom est un écrivain publié, mais dont les romans bizarres n’ont jamais décollé. Ni connu ni inconnu, il vivote et s’interroge sur son talent.
Deux parcours de vie que l’auteur nous détaille en début de roman avec empathie. Je me suis beaucoup attachée à Alice et Tom. Deux êtres dont les chemins un jour vont se croiser, un jour pas comme les autres, et ils vont inventer un moyen d’enfin se sortir du gouffre qui s’acharne à les mâchouiller.
Feel Good est écrit avec une belle énergie, beaucoup de finesse et une très grande inventivité. Le ton est léger, la tendresse jamais bien loin, la plume de Thomas Gunzig souvent mordante. D’une certaine manière, je dirais que Feel Good, c’est un peu l’excellente Palme d’Or Parasite, en livre. Les parasites, les assistés, ne sont pas ceux que l’on croit, mais bien plutôt les nantis qui ont hérité sans effort de leurs conditions de vies privilégiées. Thomas Gunzig mène une vraie réflexion sur ce que c’est d’être pauvre dans nos sociétés d’hyper consommation. Jusqu’où peut-on aller pour nourrir ses enfants ? Et il égratigne au passage le monde de l’édition dans son ensemble ; même les bookstagrammeurs en prennent pour leur grade – ça m’a beaucoup amusé.
Un roman que je vous recommande donc avec un grand enthousiasme !
« C’est la peur ! La peur du changement ! Les gens comme ça, les gens qui ont des vies de riches ou bien des vies où tout va presque toujours bien, ils veulent qu’on leur raconte des histoires qui confirment l’état du monde, pas des histoires qui remettent en cause l’état du monde. Parce que le monde leur convient comme il est. »
♥
Ton enthousiasme (et le comparaison avec Parasite) et me voilà convaincue !
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La comparaison avec Parasite m’est personnelle, mais je suis sûre que ce roman va te plaire. Merci d’avoir été convaincue 🤗
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je l’ai noté car les critiques sont bonnes en général. Au début, le titre m’a fait fuir en courant 🙂
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Hihi comme toi le titre m’avait fait fuir ! J’aime beaucoup cette provocation de l’auteur d’ailleurs, le titre est du coup particulièrement bien choisi.
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Merci Hélène, je vais le lire 🙂
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Merci à toi Eveline. Tu ne peux que tomber sous le charme d’Alice et Tom et de cette histoire 🙂 Bises
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Je le lis bientôt
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J’ai hâte de savoir ce que tu en auras pensé ! 🤗
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Un titre à des années lumière du contenu finalement… Vu ton enthousiasme, je le note!
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Oui et oui !!! Il est à lire absolument !
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J’ai adoré, mon plus gros coup de coeur de la rentrée littéraire… C’est vrai que l’on rit jaune souvent mais quel livre.
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Comme toi, mon préféré de cette rentrée 😍 Je vais lire d’autres livres de lui, j’ai adoré son style et son regard sur la vie
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