Arena 13 – Joseph Delaney

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Arena 13, 2015. Traduit de l’anglais par Sidonie Van der Dries. Bayard éditions, novembre 2015.

Ma chronique :

Cette nouvelle dystopie de Joseph Delaney, aux confins du fantastique et de la science-fiction, est vraiment épatante.

« La croyance la plus répandue est que les nations humaines, en guerre les unes contre les autres, commencèrent à utiliser des djinns pour combattre à leur place. Après quelque temps, ces derniers se rebellèrent et menèrent contre leurs créateurs une guerre impitoyable, qui se solda par la défaite et la quasi-extermination des humains. Les djinns dressèrent alors la Barrière, emprisonnèrent les humains survivants dans l’enceinte de Midgard et chargèrent le Protecteur de régner sur ce pays en leur nom. »

 A Gindeen il y a treize arènes. Dans les douze premières combattent, les uns contre les autres, des « lacres » (diminutif de « simulacres »), sortes d’androïdes programmés, sans conscience. Dans le monde de Midgard, la vie des hommes est rude, cruelle, sans pitié. Pour cette société basée sur les combats, le jeu et les paris sont le ressort du commerce. « L’arène 13, à Gindeen, [attire] les jeunes gens en quête de célébrité. […] y combattre [permet] de gagner beaucoup d’argent, et ainsi d’échapper à un dur travail non qualifié. » Car dans l’arène 13, des hommes combattent ; des hommes et des lacres, selon les règles complexes (et tout à fait passionnantes) du combat de Trigladius.

 Le jeune Leif, lorsqu’il se présente devant Tyron pour devenir son apprenti, a également une autre motivation secrète, plus personnelle. Tyron est le meilleur entraineur pour l’arène 13. Leif sera-t-il digne d’apprendre auprès de lui ? A mesure le récit s’épaissit, ainsi que les mystères autour des origines de Leif, des lacres, de l’histoire de Midgard ; et de Hob. Car dans le monde de Midgard, une créature de l’ombre règne par l’effroi en toute impunité, enlevant les humains et dévorant leurs âmes. Car dans le monde de Midgard, l’homme est un peuple vaincu… Mais jusqu’à quand ?

L’histoire est prenante, le monde très bien travaillé, l’écriture agréable. Vivement la suite ! Pour les amateurs du genre : foncez ! Et pour les autres, c’est peut-être le moment de vous y mettre…

Au salon du livre jeunesse de Montreuil, auquel je suis allée avec Maeve de Mille (et une) lectures le 5 décembre dernier, j’ai eu la chance d’assister à une rencontre-débat à laquelle Joseph Delaney participait, puis de me faire dédicacer mon livre. Très sympathique.

(c) Lettres d’Irlande et d’Ailleurs (merci à Maeve pour la photo ^^)

Extraits :

« Je m’efforçais de graver dans ma mémoire la citadelle de Hob, avec ses treize flèches de bronze torsadées. Ce soir, quand l’astre se coucherait, ses rayons projetteraient leurs ombres déformées et menaçantes sur la ville, en direction de l’est.
J’avais souvent contemplé ces ombres pointues ; on aurait dit des lames tranchantes, prêtes à prendre les vies, les âmes de habitants de Gindeen. »

« Au commencement était la wurde.
Puis la wurde fut faite chair.
C’est la plus grave erreur que nous ayons jamais commise. »
(Amabramsum, le livre genthai de la sagesse)

[…] il m’expliqua plus précisément en quoi consistait Ulum. En fait, quand le combattant frappe du pied le sol de l’arène pour donner des instructions à son lacre, il utilise un code secret, qu’il a inventé lui-même et mémorisé ; c’est un véritable langage entre lui et son lacre. Son adversaire et ses propres lacres ne doivent pas pouvoir le comprendre.

  4 comments for “Arena 13 – Joseph Delaney

  1. 19 décembre 2015 à 15 h 29 min

    Trop fantasy-SF pour moi. Mais joli billet ! 🙂
    Eh oui, sympathique rencontre !

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